19H00, QUELQUE PART AU MONT KAILASH DIT «LA MONTAGNE SACRÉE», AU TIBET.
Dans la bourgade du Mont kailash, au monastère de la montagne sacrée. Fred et sa famille avaient été recueillis par les moines Tibétains. Ils vivaient tous cachés dans une simple maison en bois de style rustique avec du feu dans la cheminée, sans eau, ni électricité. Eux qui vivaient dans le luxe en Chine, dans leur grande maison familiale à Pékin étaient habitués aux grandes villes et aux galas mondains. Ils étaient complètement perdus dans cette vie de montagnard à manger de la soupe et du pain. Mais au moins ils étaient en vie et ensemble, c'est ce qui comptait.
Pour voir la traduction française des passages soulignés ainsi, survolez-les avec votre souris.
ATTENTION !!!
Certaines scènes décrites dans cet épisode peuvent heurter la sensibilité des âmes sensibles comme des plus jeunes.

En effet, Fred dissident chinois rallié à la cause tibétaine avait dû fuir le régime de son pays avec sa femme Priscilla et ses deux enfants Alain et Jessie. Cela faisait bientôt deux mois qu'ils vivaient tous les quatre sur le toit du monde dans la neige et le froid. Loin de tout, loin des hommes cupides et de leurs faux rois. Ils soupaient comme à leur habitude en se racontant des histoires et en inventant des jeux. De quoi rassurer les enfants et repousser au plus profond de leurs cœurs la peur et ses précipices dangereux. Ils étaient assis autour de la table sur des tabourets en bois et mangeaient sans se presser leur maigre repas, des nouilles de Tsampa et du chura. Alain était un petit garçon de dix ans vif et intelligent. Il ne comprenait pas encore tout mais savait que son papa avait fait quelque chose de courageux. Ce qui le mettait au même rang dans son estime que Kelly, son héroïne manga. Une justicière masquée aux jambes bariolées qui chevauchait les arc-en ciel dorés à la conquête de l'amour et de la vérité. Sa petite sœur, Jessie, agée à peine de cinq ans était assise sur les genoux de sa mère. C'était une jolie petite fille avec le plus beau sourire que le soleil n'ait jamais vu sur terre. Du moins c'est ce qu'il disait quand il parlait aux fleurs d'elle. Elle chantait une petite comptine chinoise : «Le petit bateau blanc», accompagnée de ses parents, en tapant des mains.JESSIE : "Lan lan de tiankong yinhe li you zhi xiao bai chuan. chuan shang you ke gui hua shu bai ku zai you wan." Fred, lui, est un homme d'une trentaine d'années, les cheveux noirs, une mèche grise. Il est habillé chaudement avec un manteau en peau de Yak parce qu'il fait froid à l'intérieur comme dans les cauchemars de la banquise. Toute sa vie, il a mélangé les coups et la rage et ça a fini par lui donner du courage par surprise. Pour sa femme Priscilla, le changement de vie était vraiment difficile. C'est une jeune fille issue de la bourgeoisie pékinoise, la vingtaine, les yeux couleur volcan et la peau douce comme la vanité des diamants. Malgré les conditions, elle a su rester élégante et raffinée. Des cheveux brossés et attachés avec une cordelette ont remplacé ses brushings hors de prix mais elle ne regrettait rien. Elle aime Fred de toutes ses forces et, tous les jours, elle prie Bouddha de leur venir en aide et de veiller sur leur destin. La famille, malgré tous ces évènements, était heureuse. Ils avaient le sourire aux lèvres serties au coin de la bouche comme une pierre précieuse. Comme quoi, la pauvreté est une sorcière bien pâle face aux couleurs de l'amour. Fred était sur le point de se resservir du Qingkejiu (bière tibétaine à base d'orge) quand il sursauta et retira sa main vite fait. Le contact avec la bouteille était gluant et désagréable. En effet, elle était enveloppée d'une toile d'araignée qui remontait jusqu'en haut. Fred suivit le fil du regard et au plafond une tarentule immense d'au moins trois mètres de long les observaient. Elle avait des mandibules hérissées comme des milliers de couteaux. En la voyant, il tomba à la renverse de son tabouret et lança sa fourchette au plafond en hurlant de terreur.FRED (en hurlant) : "Oh mon Dieu ! Sale bête ! Faîtes attention, sortez de table vite !"
Le reste de la famille reste immobile et se regarde avec étonnement. Puis ils éclatent de rire.
PRISCILLA (en souriant) : "Qu'est ce qu'il y a Fred ? C'est une blague ?" FRED (mort de peur) : "L'araignée géante au plafond, vous ne la voyez pas ?!!" PRISCILLA (sidérée) : "Mais non il n'y a rien du tout. Chéri, arrêtes s'il te plait, tu fais peur aux enfants !" JESSIE (en pleurant) : "Papa, j'ai peur !" ALAIN (éffrayé) : "Papa où est-elle ? Je ne la vois pas" FRED (en bégayant) : " Oh non, si vous ne la voyez pas, c'est que..."
Soudain un bruit de verre qui éclate et les flammes de la cheminée vacillent. Un poignard traverse la vitre de la fenêtre et vient se planter sauvagement dans le coeur de la table. Le pommeau scintille à la lueur des bougies. Il représente un soleil vampire en or dévorant une lune en argent au corps de femme.
FRED (tenant sa femme et ses enfants dans les bras) : "Oh mon Dieu ! Ils nous ont retrouvés ! Priscilla emmène les enfants, mets-les en sécurité ! Vite !!! Courrez !!"
Sur ce ils s'enfuient tous en direction de la porte. Mais une horde de serpent leur bloque la sortie. Leurs sifflements sont insupportables comme la mort d'un éclair dans le salon.
PRISCILLA (morte de peur) : "Fred, il y a des serpents partout !" FRED : "N'ayez pas peur, ce n'est qu'une illusion !"
Sur ce, il défonce la porte en marchant sur les serpents qui disparaissent dans des volutes de fumées tremblotantes. Il embrasse sa femme et ses enfants une dernière fois. Il leur dit en larmes qu'il ne les oubliera jamais et qu'il les aiment plus que tout au monde. Puis, il les fait sortir rapidement. Sur ce, il referme la porte derrière lui et fait face à la fenêtre en tenant un couteau d'une main et un tisonnier de l'autre.
FRED : "Montres toi, Ninjah ! Je sais que tu es là !"
Une bourrasque de vent glacé comme le rot d'un iceberg s'engouffre par la fenêtre. Fred se met la main devant le visage pour se protéger des gifles du vent armé de poussière et de brindilles. Et quand il les retirent, Ninjah se tient face à lui masqué et drapé de noir, une ombre humaine carnassière et silencieuse comme le désespoir.
NINJAH (d'un ton calme et implacable) : "Nul n'échappe aux Homines Nocturni."
Il frappe Fred avec un coup de pied retourné au menton et l'envoie s'écraser contre un mur. Puis il s'approche de lui lentement comme pour ne pas gâcher son plaisir trop vite, le relève et se met à le balader dans toute la pièce en le balançant sur la table, les tabourets et le sol. Comme une poupée de chair devenue folle entre les mains d'un marionnettiste envouté qui aurait perdu le contrôle.
FRED (en se relevant péniblement la bouche ensanglanté) : "Je suis prêt à mourir, vas y ! Mais épargne ma famille, ils n'ont rien à voir là-dedans !"
Ninjah le regarde fixement comme s'il prenait les mesures de son cercueil, porte la main délicatement à sa bouche et esquisse un baiser qu'il envoie dans les airs. Quand il retombe, il se transforme en deux loups noirs, aux crocs acérés et aux canines tranchante comme la morsure du diable. Ninjah s'accroupit, leur caresse la tête et les bêtes malfaisantes s'en vont dans la neige à la poursuite de Priscilla, Alain et Jessie.
FRED (se jetant sur Ninjah avec ses dernières forces) : "Nooon pas eux !!"
Ninjah esquive ses coup de coups de couteaux et de tisonnier, insaisissable comme la respiration d'un au revoir. Jugeant que le jeu avait suffisamment duré à son goût, il lui donne un coup de poing à l'abdomen, les os craquent, Fred tombe à genoux et crache du sang. Il essayait de reprendre son souffle quand il entend les hurlements déchirants de sa femme et ses enfants tâcher la nuit et son ignoble drap blanc. Puis plus rien.
FRED (effondré) : "Salopard ! Tu ne m'auras pas vivant !"
Il ramasse un éclat de verre brisé dans la boue rouge et marron et se le plante dans la gorge. Le sang s'évade de sa jugulaire en riant comme un corbeau perché dans un arbre à l'enterrement. Mais en coagulant dans la terre froide et sanguinolante, il se rendit compte avec regret que c'était mieux avant, quand il gambadait dans ce corps chaud et tremblotant. Ninjah s'approche de lui et le regarde avec dédain en posant le pied sur son corps agonisant.
NINJAH (avec mépris) : "Vous les Derniers vous me répugniez avec vos valeurs, vos origines putrides, votre arrogance au fil des siècles et votre honneur pitoyable de chevalier."
Sur ce il sort un sabre de son fourreau dissimulé derrière son dos. La lame est affamée comme un fauve resté en cage trop longtemps enfermé. Puis tranche la tête de Fred d'un coup sec. Les loups ayant finis leur mission diabolique, ils reviennent dans la maison les babines baignées d'hémoglobine. Ils s'asseyent à ses pieds le souffle haletant. Ninjah les caressent pour les remercier, alors ils font un bond et lui sautent à la poitrine. Au contact de sa chair, ils s'évaporent et retournent dans leur univers magique, invisible et sanguinolant.
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Suite de l'épisode 10 de Massacre sur Facebook : «Le Toit du Monde».
LUNDI 2 MARS, COMMISSARIAT DE GAMBETTA, 10H15.
La journée s'annonçait irrespirable. La température extérieure était caniculaire comme dans le frigo de Satan. Le corps de Moon's avait été retrouvé, sans vie, dévoré par les rats dans la décharge de Grand-camp et le policier Lilian était introuvable. Dans son bureau en apprenant la nouvelle le commissaire Proto était furieux. En plus, la climatisation ne fonctionnait pas et les palmes du seul ventilateur tournaient au ralenti, comme pour se foutre de leurs gueules.
PROTO (en colère, s'épongeant avec un mouchoir) : "Comment se fait-il que vous ayez laissé mourir le seul témoin dans cette affaire ? Hein ?! Pwarouj, je ne sais pas ce qui me retient de vous enlever l'affaire !" PWAROUJ (ne se laissant pas faire) : "Peut-être le fait que nous soyons de bons flics, Dombré et moi. Et qu'en vingt ans dans la police on n'a jamais échoué dans nos enquêtes. On courraient déjà après les bandits alors que vous étiez encore sur les bancs de la fac." PROTO (vexé) : "Pwarouj, je ne vous permet pas ! N'oubliez pas à qui vous vous adressez !"
Interrompant leur dispute de commères, l'inspecteur Dombré entre dans le bureau du commissaire et interpelle Pwarouj. Il a le regard illuminé des grands jours. Celui qui crache des éclairs quand il est sur le point de résoudre une affaire.
DOMBRÉ (tout excité);: "Pwarouj, j'ai besoin de toi ! J'ai une théorie et je veux en avoir le coeur net !"
Il se dirige vers l'ascenseur et descend au troisième sous-sol, là où on range les pièces à convictions. Francine, la préposée aux pièces à convictions était assise derrière une vitre blindée et grillagée. Dans cette cage de verre et d'acier, il y avait juste suffisamment d'espace pour laisser passer les cartes d'identités et certains documents privés. Le lieu était bien sécurisé et pour cause, c'est ici qu'on range les armes, la drogue et l'argent retrouvés lors des perquisitions. Francine regardait sur un petit poste de télé, Lesly, sa chanteuse préférée. Elle chantait : «Chéri, c'est parti toute la nuit», le dernier tube de l'été. Elle était vraiment splendide, une robe très courte en cuir noir moulant, des bottes rouges, les locks mi-courtes, de longs cils et une bouche à damner un ange pour un baiser. Pairle la présentatrice américaine, une ancienne Miss Monde n'avait pas à rougir de sa beauté. Elle était tout aussi ravissante, elle portait une combinaison blanche, dégrafée jusqu'au nombril et de longues jambes croisées enlacées comme les regards de deux amoureux. Dombré arriva au moment où Pairle interrogeait une fan dans le public : Yohann, une adolescente très fashion avec des vêtements très colorés pour ressembler à son idôle.
À LA TÉLÉ PAIRLE (à Yohann) : "Vas-y, poses ta question à Lesly !" YOHANN (toute excitée) : "J'adore ce que vous faîtes mais comment faîtes-vous pour être aussi belle ?" LESLY (avec un grand sourire) : "J'essaie d'avoir une bonne hygiène de vie, pas d'alcool, pas de tabac, pas de chocolat..."
Dans le public, tout le monde acquiesce et applaudit.
DOMBRÉ (à Francine) : "Et puis quoi encore, y'a pas plus camé que ce genre de meuf, dans ce milieu !" FRANCINE (en éteignant la télé) : "Ah, comme j'aimerai être comme elle !" DOMBRÉ (d'une voix douce) : "Mais tu es très bien comme ça, ma Doudou. Tu as de grands yeux marrons clairs, des cheveux doux comme la caresse d'une rivière et un corps magnifique !" FRANCINE (rougissant) : "Oulalah, que de compliments. Bon, j'ai compris tu veux quelque chose... Je t'écoute flatteur !" DOMBRÉ : "Je voudrais récupérer l'ordinateur de Christophe Beaugrand, le leader des «Empereurs des cicatrices» qu'on a trouvé dans sa loge." FRANCINE : "OK, je vais te chercher ça !"
Quelques minutes après, elle revient avec le fameux PC portable. Dombré la remercie et retourne à son bureau. Il demande à Pwarouj d'aller chercher Pradel, une jeune recrue douée en informatique qui s'occupe du fichier des empreintes.
DOMBRÉ (en branchant l'ordi) : "Comme je te le disai Pwarouj, j'ai une théorie. Pradel, connecte-moi sur la page facebook de Darky !" PWAROUJ (curieux) : "Je t'écoute, quelle est cette fameuse théorie ?" DOMBRÉ : "Voici la liste de toutes les personnes mortes depuis deux semaines : Marylou Blue, Willo Adeans, Isabelle Urgin, Vincent Bistoquet et j'en passe..." PWAROUJ (contemplant la liste) : "Oui et alors ? Où veux-tu en venir ?" DOMBRÉ : "Tu vas comprendre. Pradel, fais-nous voir les amis de Darky !"
Pradel s'exécute en pianotant sur les touches du clavier comme un chef d'orchestre électronique jouant une partition binaire et métallique.
DOMBRÉ : "Pwarouj, tu ne remarques rien ?" PWAROUJ (n'en revenant pas) : "Nom de Dieu ! Kounya Manman sa !"
Tous les morts de la liste faisaient partie des amis Facebook de Darky, Pwarouj était scotché.
DOMBRÉ (jubilant) : "J'en étais sûr !" PWAROUJ : "Mais il y a sept cent contacts, on ne pourra jamais faire surveiller tout ce monde. En partant, bien sûr, du principe que tout ses contacts soient en danger de mort." PRADEL : "C'est clair, ça demanderait un déploiement de force de police considérable !" PWAROUJ : "Et puis, il n'y a pas d'ordre. Ils les tuent tous de façon aléatoire. Qui sera le prochain ? On ne sait pas." DOMBRÉ (avec un sourire malicieux) : "Moi, j'ai une idée !"
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Suite de l'épisode 10 de Massacre sur Facebook : «Le Toit du Monde».
PWAROUJ : "Vas-y, je t'écoute, c'est quoi ton idée pour attraper le tueur ?" DOMBRÉ : "Pradel ,fais-moi une page Facebook et invite Darky afin qu'il me mette aussi parmi ses amis. Comme ça, je n'aurai plus qu'à attendre qu'il vienne s'en prendre à moi et, là, on lui tombe dessus !" PRADEL (tout excitée) : "Génial, malade comme idée !! Rien à dire !" PWAROUJ (le visage fermé) : "Non, c'est du suicide. Tu as vu dans quel boucherie sont mortes toutes ses personnes ? Egorgées, éventrées, poignardées, décapitées, les membres arrachés... Je ne veux pas que tu fasses ça. C'est trop dangereux !" DOMBRÉ : "C'est la seule solution qu'on a pour le moment, ce que je veux c'est sauver le maximum de vie. Pradel, fais-moi une page et invite-le !"
Pradel s'exécute et lui créé une page en à peine dix minutes avec les informations suivantes :
Nom : Dombré Ézigniam Date de naissance : 4 décembre 1963 Situation amoureuse : Célibataire Religion : Athé
DOMBRÉ : "L'appât est lancé. Maintenant, il ne reste plus qu'à attendre."
FIN DU 10ème ÉPISODE.
Dans cet épisode :
Kelly 'Kyky' Gustarimac, Olivier Proto, Ninjah Shaolin, Fred Premel, Priscilla Riemer, Alain Thorinius, Jessie Polka, Moon's Curly, Francine Thezenas, Lesly Lapilus, Pairle Ursulet, Pascal Pradel, Christophe Beaugrand, Lilian Losbar, Marylou Blue, Willo Adeans, Isabelle Urgin, Vincent Bistoquet.
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© Homines Nocturni Entertainment - Mars 2009.
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