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Saison 1 - Épisode 11
Épisode 11 : " Les rêves sont des vampires qui boivent le sang des cauchemars "
Saison 1
Écrit par Darky Day   

Note de l'auteur :

La bouche est une mère ignoble. À chaque fois qu'elle accouche, les mots, ses enfants malheureux sont obligés de s'accrocher aux lèvres pour ne pas tomber dans le précipice sans fond d'une phrase idiote. Si c'est vrai que le sang est bleu, pourquoi est-ce que le ciel qui coule dans nos veines, jamais ne se révolte ? À quel moment est-ce que les rêves et leurs tatouages à la craie deviennent réalité ? À quel moment est-ce que la réalité avoue ses fautes à genoux et dit la vérité ? La seule façon de répondre à ces questions est de lire cet épisode.

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RAPPEL : Dans l'épisode précédent Darky était poursuivi par Kévin et Shemshey. Il s'était enfui à bord de la voiture de Gaëlle, son ex, qu'il avait vu mourir sous ses yeux. En proie à de violentes hallucinations, il avait perdu le contrôle de son véhicule pour aller s'encastrer dans un poteau électrique.


Épisode 11 : «Les rêves sont des vampires qui boivent le sang des cauchemars».



Ce soir là, Miami avait mis sa plus belle robe pour sortir à mon bras. Les lumières de la ville faisaient des clins d'oeil aux étoiles et les étoiles leur répondaient en leur envoyant des baisers argentés. Les rues étaient excitées, maquillées et vêtues de leurs plus jolies vitrines. Les ruelles étaient saouls et cachaient leur timidité dans les sachets de drogue des dealers et les strings pailletés des prostitués. Les caniveaux privés de sortie transportaient dans leurs corbillards d'eaux sales et usées, les seringues, les capotes déchirées et les mégots écrasés.

À travers les vitres de la Maybach, je regardais cette déesse de verre et de béton se faire draguer par les gyrophares et les lampadaires sans sourciller.
Defkis conduisait la voiture, le visage fermé, le moteur silencieux. Il me jeta un coup d'oeil dans le rétro et je su tout de suite qu'il allait y avoir un drame. Aurélie, ma rappeuse préférée dite "Mama Madras", assise à mes côtés semblait impatiente de passer à l'acte. Elle me tendit un verre de Rhum en me disant : «Vive Damoiseau et Boulogne, Fuck le Champagne et le Cognac.»
J'étais content d'être là mais je ne comprenais pas pourquoi c'était la fête dehors et la guerre à l'intérieur. J'avais l'impression d'être dans un tank roulant dans un champ de fleurs. Après avoir essuyé ses pneus poliment sur le goudron avant d'entrer, notre voiture se gara devant le hall d'arrivé  du Tropik's, un immense hôtel-casino. Un bâtiment lacté au jambes immenses d'au moins cent étages.
Un portier vient nous ouvrir la porte, Defkis lui lance les clés et lui dit bien que si jamais la voiture est éraflée, il faudra payer des fourmis maçons et architectes pour le reconstituer.
Il portait un costard cravate vert comme le dollar, sa couleur préférée, des lunettes noires et une mallette à la main. Aurélie  avait mis sa tenue des grands soirs et des grands crimes. Un pantalon en satin noir et brillant aux lignes sensuelles et malignes, un chemisier rouge avec le col madras et les locks tressées lui retombant sur les épaules avec élégance et sobriété. Aurélie était à la tête des "Gwadayouth", un gang de femmes puissantes, dangereuses, venimeuses et charmantes. Cynthia et Célia, deux de ses plus fidèles soldats, nous attendaient. Cynthia portait une robe de soirée bleue fendue sur le côté laissant apparaître une jambe musclée et tatouée de la cuisse au pied représentant une rose guerrière. Les épines étant des sabres et chaque pétales symbolisaient un ennemi qu'elle avait tuée. Célia portait une mini jupe noire et des talons aiguilles blancs, un bustier gris argenté et les cheveux attachés en chignon, sexy, sulfureuse et élégante en même temps.

Ce soir là, il était question de signer un accord et un traité de paix avec Johana la chef d'un autre gang de femmes, les "Pété'y si'w". Les deux femmes de fer se disputaient le contrôle de Miami depuis dix ans maintenant. Leurs filles s'entretuaient et se déchiraient entre elles, il était temps que cela cesse. Aujourd'hui la trêve allait être signée.
Dans la grande salle de réception, les applaudissements donnaient la fessée à la musique du casino. Mister Verger le magicien était en représentation devant un parterre de retraités brésiliens. Il portait une cape rouge, un chapeau haut de forme noir et de longues moustaches frisées. Son assistante la féline Céline était nue, les vêtements dessinés à la peinture à même le corps, dans un sublime bodypainting. Elle était enfermée dans une boîte que Mister Verger transperçait avec des épées.

Le casino était un temple dédié aux plaisirs de l'or, de l'argent et des plaisirs inavoués. Faites une prière, demandez la richesse et peut-être que le dollar va vous exaucer. Les yeux cousus aux machines à sous, les espoirs de toute une vie joués sur un numéro fétiche, la crème et le crime de la société se mélangeaient dans le ventre de la bête. Toujours plus avides, toujours plus assoiffées. Les tables de poker montraient leurs jambes pour attirer les clients et les poussaient hors de la table quand ils n'avaient plus de quoi payer. C'était la loi du casino : On gagne on est un roi, on perd on n'est rien.
Après avoir longé les cuisines qui sentaient bon le homard et l'escargot mijotés au Porto. Mama Madras, Cynthia, Célia, Defkis et moi arrivâmes dans l'entrepôt du casino. Là où l'on range les caisses d'alcool, les couverts neufs et les produits frais...
Johana nous attendait assise autour d'une table de jeu en fumant un cigare à la fumée tendre et vorace comme un rapace amoureux d'un autre rapace. Elle aussi avait fait honneur à la soirée. Elle portait une magnifique robe avec le décolleté échancré jusqu'au ventre, piercing au nombril et cheveux ondulés. Caroline et Stéphanie les deux amazones qui  l'accompagnaient étaient aussi belles que le diable est borné. Caroline avait les cheveux courts et plaqués, une croix en diamant et platine accompagnant un tatouage allant du cou au seins, un pantalon marron brillant et une chemise en dentelle noire coupée aux manches. Stéphanie, elle, était envoutante comme un mauvais sort avec le regard jaloux des volcans quand ils voient une étoile plus belle qu'eux. De longs cheveux rouges qui lui arrivent au bas des reins, une robe sombre et des talons couleurs sang comme si elle avait trébuché sur un cadavre en arrivant.

Defkis et moi, nous nous sommes regardés comme deux mouches entourées de mygales se demandant à quelle sauce barbare ils allaient être mangés. Tout le monde était là, une fois fouillé, la transaction allait pouvoir commencer.

AURÉLIE (en s'asseyant à la table) : "Bonsoir Johana, j'ai envie que toutes ces tueries et que tous ces affrontements cessent dans nos rues."
JOHANA : "Moi aussi, il y a déjà eu beaucoup trop de morts et trop de sang versé. C'est pour cela qu'en guise de bonne foi je t'offre ceci."

Sur ce Stéphanie pose une mallette noire sur la table et la pousse vers Aurélie. Cynthia l'ouvre avec précaution et esquisse un sourire.

JOHANA : "Il y a dans cette mallette les contrats immobiliers des deux plus gros hôtels de la ville, je te les offre, tu pourras en faire et y faire ce que tu veux."
AURÉLIE : "C'est un très beau geste Johana, il t'honore. Mais moi non plus je ne suis pas venue les mains vides."

Sur ce Defkis me regarde et me dit à voix basse : "Tiens toi prêt !"
Il s'approche de la table et pose une mallette chromée. Caroline l'ouvre, elle est remplie de billets.

JOHANA (souriante) : "Je vois que nous partons sur de bonnes bases."
AURÉLIE (en s'enfonçant dans son fauteuil) : "Je t'avais amené ce présent en me disant qu'il te toucherait. Je voulais que tu saches que de mon côté, la hache de guerre était enterrée."
JOHANA (intriguée) : "Pourquoi «était» enterrée ?"
AURÉLIE (le regard grave) : "Parce que j'ai changé d'avis entre temps."

Sur ce, elle plonge sa main dans les billets, sort un flingue et exécute Johana d'une balle en pleine tête. Cynthia sort un couteau à cran d'arrêt de sous sa robe et le lance dans le cou de Caroline qui s'écroule en se tenant la gorge. Defkis retire le couteau du cou de Caroline et poignarde Cynthia à son tour dans le dos.

Célia saute sur Stéphanie et lui balance un coup de poing au visage, Célia tombe sur une caisse de vin, le nez en sang. Elle ramasse une bouteille de Bordeaux année 1807, la fracasse par terre et la plante dans le ventre de Stéphanie. Aurélie me demande de la suivre et dit à Defkis d'aller chercher la voiture. Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que Defkis la frappe en pleine tête avec la mallette de billets.

AURÉLIE (au sol se tenant le visage) : "Mais qu'est ce que tu fais Defkis ? Ki wòl a'w ?"
DEFKIS : "Maintenant que Johana est morte, une fois débarrassé de toi, je vais devenir le nouveau maître de Miami. Je dirai aux autres que nous sommes tombés dans un piège et que ça a mal tourné."
DARKY (apeuré) : "Euh je vois que vous êtes occupés alors je vais vous laisser. Bon ben on s'appelle, on ira manger un bokit ensemble chez Yannick «le magnifique». Ok ? On fait comme ça ?"
DEFKIS (à Darky) : "Toi Darky-kyky le rigolo, t'iras nulle part !"

Sur ce, il me tire deux balles dans la poitrine. Hercule m'aurait donné deux coups de poing que ça aurait été pareil, la douleur et le choc étaient atroces. Les éclairs avaient jailli de son arme et la foudre s'était jetée sur moi pour me dévorer le torse. Mon corps s'était changé en cathédrale de sang soutenue par des vertèbres. J'étais dans les ténèbres, le noir complet, j'entendais des bruits bizarres et des gens s'agiter autour de moi. Puis une voix plus forte que les autres attrapa mon ombre par le bras et me sortit de la nuit dévorante du coma.

VOIX : "Vite, vite ! Encore ! Nous sommes en train de le perdre. Joël rebalance-lui des électrochocs !"

Puis de nouveau cette douleur à la poitrine. Mais cette fois ci, ce n'était pas Defkis qui m'avait tiré dessus.



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Darky avait été trouvé inanimé dans sa voiture. Elle était complètement désossée comme si le poteau électrique l'avait machée avant de la recracher. Le goût n'était pas assez sucré probablement, vu toute l'essence et l'huile qu'elle ingurgitait.
Dans l'ambulance, le Docteur Guillaume et son équipe faisait tout pour le réanimer. Mélissa, l'infirmière, lui faisait un massage cardiaque et Joël, l'anesthésiste, s'occupait du masque à oxygène. Il fallait faire vite, les minutes étaient comptées.

DARKY (inconscient) : "Non Defkis ! Nooon !! Je ne dirais rien je le jure !!"
JOËL : "Qu'est ce qu'il raconte ?"
MÉLISSA : "Il doit sûrement être en train de rêver. C'est fréquent dans ce genre de traumatisme."
DOCTEUR GUILLAUME : "Mélissa, mets-moi 0,9% de chlorure de sodium en intraveineuse ! Jérémie, envoie un débit d'oxygène de 6 L/mn ! C'est bon, nous l'avons récupéré !"
MÉLISSA : "C'est incroyable malgré la violence du choc, il n'a pratiquement rien !"


Une bonne heure après l'accident, Shemshey et Kevin investissaient les couloirs des urgences à la recherche de Darky. Ils étaient arrivés trop tard sur les lieux du choc, au moment où l'ambulance emportait son corps ensanglanté. La police avait barré la route pour cause de sécurité et leur avait fait perdre un temps considérable. Ils avaient perdu l'ambulance de vue, mais c'était clair qu'elle était allée au CHU de Pointe-à-Pitre. Maintenant il fallait le retrouver et vite. Ils poussaient sans ménagement les portes de toutes les chambres et les salles d'opération sans succès. Jusqu'à tomber au détour d'un couloir sur Katya, une infirmière, qui prenait sa pause tranquillement, en écoutant l'album de Kraken dans son MP3, en fumant une clope.
Shemshey l'attrape par les cheveux, la plaque contre le mur et lui arrache le casque des oreilles.

SHEMSHEY (menaçant) : "Il y a un homme qui est arrivé inconscient, il y a une heure environ, un accident de voiture, où est il ?"
KATYA (apeurée) : "Il est dans la salle C12 mais je ne crois pas qu'il survivra, il a de multiples contusions, les côtes cassées, les poumons perforés et une grave hémorragie interne."
KEVIN (s'approchant d'elle) : "Ne vous inquiétez pas pour lui."
Sur ce, il lui tire une balle dans l'oeil, ramasse son lecteur MP3, met le casque sur ses oreilles et hausse le volume à fond."
KEVIN (chante, le casque sur les oreilles) : "Woulé'y ! Woulé'y ! Pou nou fimé'y !"
SHEMSHEY (lui donnant une claque derrière la tête) : "Timal, ou komansé fè moun chié ! Putain, tu vas arrêter de faire le con !"
KEVIN (se frottant la tête) : "Eeeh, mais j'adore cette chanson, ce Kraken, il est trop puissant !"
SHEMSHEY (lui confisquant le lecteur) : "T'écouteras ça après, avant on a du boulot !"

Les deux compères décident de se rendre à la salle C12 en empruntant les escaliers.



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Le chirurgien Lydwine et son équipe pratiquaient une opération à coeur ouvert sur un patient arrivé il y a une demi-heure. Ce dernier avait fait un grave accident et était fort mal en point. Il fallait faire vite, l'opération était délicate et le patient avait une forte hémorragie. Au moment d'inciser le coeur pour enlever les caillots de sang, l'instant le plus délicat de l'intervention, la porte s'ouvrit brusquement et deux hommes entrèrent armes aux poings.

LYDWINE (prise au dépourvu) : "Mais qu'est-ce que vous faites ? C'est quoi ce bordel !?!"
KEVIN (la pointant avec son arme) : "Docteur, veuillez reculer et lâcher votre scalpel ! On s'occupe du reste."
LYDWINE (ne se laissant pas faire) : "Mais vous êtes complètement cinglés  ! Cet homme va mourir si je ne l'opère pas dans les secondes qui suivent !"
KEVIN (avec ironie) : "Lui ne peut pas mourir mais vous, oui !"

Lydwine lâche son scalpel et recul de la table d'opération, Kévin et Shemshey s'approchent du patient.

SHEMSHEY (furieux) : "Mais ce n'est pas Darky ! Où est la salle C12 ?"
LYDWINE (morte de peur, en bégayant) : "C'est bien ici, c'est bien la salle C12."
SHEMSHEY (attrapant Lydwine par le col de sa blouse) : "Mais alors, l'accident de voiture au Lamentin, où est le malade ?"
LYDWINE (ayant du mal à parler) : "Je ne sais pas de quoi vous parlez, mais celui-ci c'est Joel, il a fait un accident au Gosier. Il faisait la course à moto avec des copains quand un camion l'a heurté de plein fouet."

Shemshey se rendant compte de son erreur la relâche. Il est complètement perdu, il ne comprend plus rien. Darky était forcément quelque part dans le bâtiment.

KEVIN (tout penaud) : "Shemshey, je sais que ça ne va pas te plaire mais peut être que l'ambulance n'est jamais allée à l'hôpital."
SHEMSHEY (se tapant le front avec la main) : "Oh putain ça voudrait dire que... !"



QUELQUE PART DANS LA RÉGION DE BASSE-TERRE, AUX DEUX MAMELLES.



Pendant ce temps l'ambulance qui transportait Darky se garait dans une étrange demeure perdue dans les bois. Bernard, un homme d'une quarantaine d'années attendait son arrivée avec impatience.

BERNARD (s'adressant à Nicolas) : "Transportez-le dans la chambre prévue à cet effet !"

Plus tard dans le secret d'une pièce sombre Bernard passait un coup de téléphone.

BERNARD : "C'est fait Maître, nous avons récupéré Darky."
LE MAÎTRE : "Je veux que vous le protégiez et que vous gardiez le secret sur sa capture jusqu'à mon arrivée. Les autres membres d'Homines Nocturni ne doivent pas être au courant."
BERNARD : "Il en sera fait selon votre volonté, Maître."




FIN DU 11ème ÉPISODE.




Dans cet épisode :

Kevin Arnaud, Fugitf Shemshey, Gaëlle Gimer, Aurelie Bredent, Lionel Defkis Lincy, Cynthia Vince, Célia Desgalier, Johana Morvan, Jimmy Verger, Caroline Joly, Stephanie Rotin, NicOlas Guillaume, Maurin Melissa, Kraken Krakenmc, Ktya Divadesiles, Lydwine Deblaciat, Bernard Leclaire, Discothèque Le Tropik's, Joel Faider, Céline Rollé.


La structure générale, la présentation, la forme et le contenu des présents articles constituent ensemble, une œuvre protégée par les lois en vigueur sur les droits d'auteur et la propriété intellectuelle, dont l'association est titulaire au titre des législations française et internationale.


© Homines Nocturni Entertainment - Mars 2009.