Saison 1 - Épisode 6
Épisode 6 : " Rivalité "
Saison 1
Écrit par Darky Day   

VENDREDI 27 FÉVRIER, 7H00, BERGEVIN, APPARTEMENT D'ADÉ OLA (PHOTOGRAPHE).



Quand elles s'ennuyaient, les sirènes de police aimaient venir se promener dans le quartier de Bergevin. Comme un clochard mort de faim qui passe, de voisin en voisin, frapper à la fenêtre pour demander : «Eh ! oh ! y'a quelqu'un ?». Après une longue nuit d'amour et d'ivresse arrosée de petits mots doux, de caresses et de vin, Adé et Ana Elle se préparaient à aller travailler après un dernier calin.

ATTENTION !!!

Certaines scènes décrites dans cet épisode peuvent heurter la sensibilité des âmes sensibles comme des plus jeunes.

 

Adé était un homme d'une vingtaine d'années, brun, les yeux marrons, bien bâti, le corps bouillant, les muscles saillants, le regard pétillant. Il était nu sous les draps, ne laissant dépasser que son torse musclé et encore tout brûlant. En appui sur le menton avec sa main, il regardait Ana s'habiller d'un air souriant et coquin.



Dos tourné à lui, les fesses rebondies, string rose et portes-jaretelles en dentelles assorties, les seins à l'air, les cheveux noirs et bien brossés, retombant délicatement sur ses épaules élancées. Ana Elle, la peau satinée, maquillée tout en délicatesse et subtilité, semblait pressée de s'en aller. Comme une princesse prisonnière sur terre, pressée de retrouver son château de fleurs en papier dans un livre de conte de fées.

ADÉ : "Ana dis-moi on va continuer ce jeu encore longtemps ? Tu ne penses pas qu'on devrait officialiser notre relation ? Je ne te parle pas de mariage mais bon je ne sais pas moi, on pourrait déja commencer par vivre ensemble, non ?"
ANA ELLE (s'appliquant une dernière touche de mascara devant le miroir) : "Adé, franchement, je ne sais pas comment tu fais pour vivre dans ce taudis et te contenter de si peu. Moi, j'ai d'autres ambitions dans la vie. Tu sais bien que je t'aime mais ce n'est pas le meilleur moment pour nous deux. Je suis journaliste, j'ai ma carrière en jeu, toi tu n'es qu'un petit photographe et..."
ADÉ (vexé) : "...et je ne suis pas assez bien pour ton cercle d'amis fortunés et prétentieux, ni pour ton gentil papa, c'est ça ?"
ANA ELLE (se retournant pour l'embrasser) : "Adé, je te promet qu'un jour tout va s'arranger mais s'il ne te plaît pas maintenant. Je suis en retard. On en reparlera plus tard, OK ?"

Soudain un bruit sourd à la porte interrompt leur conversation. Adé se lève nu pour aller voir. En passant devant elle, Ana Elle lui mord les fesses. Il rigole. Il regarde par le judas : personne. Alors, il ouvre la porte et trouve posé sur le paillasson le journal du jour. Il le ramène à l'intérieur et le tend à Ana Elle.

ADÉ (se dirigeant vers la salle de bain) : "Je crois que tu ne vas pas être contente."
ANA ELLE (ouvre le journal à la première page et s'écrie) : "Non mais je rêve ?!!!"
ADÉ (se savonnant sous la douche, l'eau excitée lui caressant la peau avec ses doigts liquides) : "Je te l'avais bien dit que tu ne serais pas contente !"



RETOUR EN ARRIÈRE, UN JOUR PLUT TÔT...

QUELQUE PART SUR LES HAUTEURS DE SAINT-BARTHÉLÉMY.



Dans une magnifique propriété sur les hauteurs de l'île aux milliardaires, Désirée debout les yeux rivés face à la baie vitrée, contemplait ses chevaux, ses champs de cannes et ses hectares de terres. Des hommes armés jusqu'aux sourcils, veillaient sur la propriété et sa sécurité comme des cerbères. C'était une femme d'âge mur, les cheveux gris comme un ciel en colère, coiffés en tresses plaquées vers l'arrière. Elle vous toisait avec ce regard profond et envoûtant qu'ont les hypnotiseurs qui vous cassent des plaques de béton sur le ventre. Elle porte un costard noir avec des rayures grises, tombant sur des chaussures noires. Un chemisier blanc, une cravate en soie noire, un pendentif en or, avec des émeraudes et des turquoises. À la main, elle tient une tasse de café prisonnière dans le donjon de ses longs ongles gris, commandés par une bague en argent.

Sa quiétude fut subitement interrompue par l'arrivée de Shemshey venue lui apporter une nouvelle de la plus grande importance.

SHEMSHEY (qui entre sans frapper) : "Madame nous avons localisé Darky ! Il est à Sainte-Rose chez son ex, Mlle Gaëlle !"
DÉSIRÉE (sans se retourner) : "Et Géraldine ? Vous avez repris contact avec elle ?"
MACHIN (tête baissée) : "Non madame, nous ne l'avons toujours pas localisée."
DÉSIRÉE (toujours sans se retourner les yeux rivés à la fenêtre) : "Ramenez-moi Darky ici ! Ne laissez pas les Homines s'en emparer ! Je compte sur vous Shemshey !"
SHEMSHEY (inclinant la tête) : " Oui Madame, je m'en charge personnellement !"



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Prochain album pour fin 2009 !



Suite de l'épisode 6 de Massacre sur Facebook : «Rivalité».



LA VEILLE AU SOIR, SAINTE-ROSE, JEUDI 26 FÉVRIER, 22H00, APPARTEMENT DE GAËLLE.



L'appartement de Gaëlle ressemblait à une crêche de maternelle. Il était relativement spacieux. La moquette rubicolore hérissée de jouets faisait des sourires moqueurs au plafond avec ses ampoules prétentieuses donneuses de leçons. À croire que quand ils avaient sommeil, c'est ici que venaient dormir les arc-en-ciel et leurs chapelets de couleurs. Des photos de Gaëlle et d'une petite fille parfumaient le salon avec leurs sourires complices et joueurs. La gamine devait avoir dix ans, pas plus. Sur certains portraits, elle suçait encore le pouce. Elle était ravissante, de somptueux cheveux châtains attachés par un ruban fin, un regard candide et enfantin allongé sur de grands yeux attentifs et félins. Comme un détective du bonheur cherchant des traces de joie un peu partout dans les coins. Gaëlle, elle, était toujours aussi belle, les années n'avaient eu aucun impact sur elle, sauf celui de l'avoir endurcie. Elle qui avait les rêves sucrées et le coeur tendre comme du caramel. Visiblement, elle allait dormir. Elle portait un t-shirt blanc, des sandales et un short en cachemire.


DARKY (tenant un portrait dans la main) : "C'est ta petite fille, je suppose ? Elle est vraiment magnifique. Elle a l'air d'être très gentille et de beaucoup t'aimer. Mais je dois dire qu'elle ne ressemble ni à toi ni à moi."

Gaëlle revenant de la salle de bain avec une trousse de secours, le fait s'asseoir dans un fauteuil et commence à le soigner.

GAËLLE (lui tapotant ses plaies au visage avec du coton et de l'alcool) : "C'est normal, elle ressemble à son père."
DARKY (faisant sa chochotte) : "Aïïeeeeuuh !!! Mais ça fait mal !! Doucement !! Comment ça, elle ressemble à son père ? Depuis que j'ai mis les pieds dans le quartier, on n'a pas arrêter de me dire que c'était moi."
GAËLLE (lui lançant le coton au visage) : "Tu reviens comme si de rien n'était et tu veux des explications ! C'est plutôt moi qui devrait en avoir ! C'est moi qui devrait savoir pourquoi t'es parti comme un lâche !"

Gaëlle se met à lui frapper le torse avec ses petits bras, alors Darky l'attrape par les mains et la serre fort contre lui pour la calmer. Elle se débat, résiste un peu puis se laisse faire avant de s'éffondrer en larmes.

DARKY (ému) : "Je suis parti parce que j'avais peur de tes rêves, Gaëlle. Vivre sur une île, faire de la plongée en cage avec les requins, nager avec les dauphins, donner à manger aux pandas, c'était ton truc, tu n'avais que ces mots là, accrochés aux lèvres. Moi, je trouvais ça mignon pour les vacances et la retraite. Mais pas pour une vie. Moi, j'avais des envies de capitales, de grosses soirées, de grandes tournées, de belles voitures, de villa, de champagne. Je voulais à tout prix faire carrière dans la musique et le showbusiness. Si je suis parti, c'est pour t'épargner cette vie superficielle, basée sur le paraître et les plaisirs matériels. Alors, que toi tu étais une âme douce comme le miel. Je n'avais pas le droit de t'enlever de ton milieu naturel. Aussi vrai que je préfère voir un papillon sur une fleur que sur un lampadaire."
GAËLLE (en larmes) : "Mais je t'aimais moi ! Après ton départ, j'étais complètement perdue. Je traînais mon ombre partout avec moi comme une ancre jetée dans l'océan de mes larmes tordues. Jusqu'à ce que je rencontre quelqu'un. Il était tout le contraire de toi. Il était élégant, cultivé, romantique, il m'emmenait dans les plus beaux restaurants, les plus beaux hotels, les plus beaux musées. Il me faisait la cour, m'offrait des fleurs..."
DARKY (vexé) : "C'est bon, j'ai compris, un rampant plein de thunes quoi !"
GAËLLE (ne se relevant pas) : "Six mois après notre rencontre, je suis tombé enceinte de lui. Quand je lui ai annoncé la nouvelle, il m'a rejetée."
DARKY : "Ça n'a pas du être facile pour toi, poupoune. Mais pourquoi tout le monde pense que je suis le père de la petite alors ?"
GAËLLE (prenant la direction de la chambre de sa fille) : "Entre dans sa chambre, tu vas comprendre."

La chambre de Bianca était rose bonbon du sol au plafond. Sur une étagère, ses poupées montaient la garde, à l'entrée. Des personnages célèbres de Walt Disney gambadaient joyeusement sur la couette en coton et laine brodée. Un ordinateur portable sifflotait sa lumière diffuse dans la pièce. C'était une vraie petite chambre de princesse. Sur tous les murs des posters de Darky, sur le bureau des pochettes, des articles de journaux.

DARKY (perturbé) : "Je ne comprends pas."
GAËLLE (émue) : "Depuis toute petite elle est fan de toi, de tes chansons, de tes disques. De «Mi la sa ka Bay» avec la Horde Noire, en passant par «Boss Boss» avec Fuckly, jusqu'à ton dernier album «Darky le jour, Darkman la nuit». Elle a tout de toi. Je lui ai dis qu'on avait été ensemble, toi et moi. Alors comme elle ne connaissait pas son vrai père, elle s'est mise à rêver que c'était toi. Elle l'a répété à ses camarades de classe, qui l'ont répété à leurs parents, qui l'ont répété aux voisins. Et voilà comment c'est arrivé... "
DARKY (touché par cet aveu) : "Et elle est là, Bianca ?"
GAËLLE (s'essuyant une larme) : "Non, elle est chez sa Grand-mère, Amélie, à Trois-Rivières."



VENDREDI 27 FÉVRIER, À LA RÉDACTION DU «MACO MAGAZINE», 8H00 DU MAT'.



Chacun ayant pris sa voiture pour aller au boulot. Ana Elle et Adé, arrivent tous deux dans les bureaux de la rédaction en faisant, comme d'habitude, semblant de s'être rencontrés par hasard dans l'ascenceur. Une fois arrivée à l'étage du grand patron, Ana Elle entre comme une furie dans le bureau de M. Tinval, le rédacteur en chef du journal, en tenant l'édition du jour à la main, intitulée : «DARKY LE BOUCHER DE GWADA COURT TOUJOURS ! Après avoir tué son avocat et un homme non identifié, il tue Exxòs, jeune manager dans un magasin d'électroménager.»
M. Tinval est un homme de caractère, cheveux grisonnants, le regard d'aigle commun à ces hommes qui ont survolés toutes les difficultés, lunettes de vue design avec la monture torsadée savant mélange d'or et de bois doré, chemise bleue retroussée jusqu'aux manches, pantalon en coton beige. Un trophée Pullitzer de 1988 trônant fièrement sur une étagère. C'est un homme qui flirte avec la cinquantaine, qui aime à parler fort comme si tout le monde était sourd, comme si les hurlements étaient un instrument de musique et les cris une note de solfège.

ANA ELLE (en lui balancant le journal sur son bureau) : "Papa qu'est-ce que ça veux dire ? Qui est cette Laëtitia.D qui signe mon article ? Je pensais que j'avais l'exclusivité concernant les affaires criminelles !"
LE RÉDACTEUR : "Ah tiens mon ange, te voilà, tu tombes bien, je pensais à toi justement ! Je voudrais te présenter la charmante Laëtitia Dubroeuq, elle nous vient de «Créole News». Désormais elle travaille avec nous ! Elle a couvert l'élection d'Obama aux États-Unis et révélé au grand jour le scandale du chloredécone aux Antilles ! Elle va nous apporter son expérience et cette touche de maturité qui manque à notre journal. En attendant, elle va partager ton bureau. Je te prierais d'être gentille et professionnelle avec elle. J'insiste sur le «professionnelle» !"

Anaelle était tellement en colère qu'elle n'avait même pas remarqué la présence de Laëtitia au fond du bureau, derrière elle, qui admirait les différentes récompenses amassées par son père tout au long de sa carrière. C'est une très belle jeune femme, la vingtaine, les yeux en amande marrons clairs, sertis commes des pierres précieuses dans un visage fin, la peau métissée nacrée comme des perles. Ses cheveux coiffés par la douceur et ses doigts experts habillaient comme une robe blonde d'or et de lumière son magnifique corps sculpté par le désir torride des hommes et de l'enfer. Elle portait un chemisier blanc, dont les boutons s'étaient sauvés de justesse pour laisser sa poitrine conquérante prendre le contrôle du monde. Une jupe mi-longue cousue à même les jambes finissait de donner à sa silhouette cette interrogation discrète : "Était-elle, journaliste, actrice, mannequin ou bien vedette ?"

ANA ELLE (dévisageant Laëtitia avec dédain de la tête aux pieds) : "C'est une blague, j'espère ?"

Le téléphone sonne, Mr Tinval prend la communication et s'éclipse de la pièce un instant.

M. TINVAL : (s'adressant aux filles la main sur le combiné) : "C'est un appel important. Je reviens dans quelques instants. On a besoin de moi à la presse. Profitez-en pour faire connaissance."

LAËTITIA (ironiquement, une fois M. Tinval sorti) : "Moi aussi, je suis contente de faire votre connaissance. J'ai beaucoup entendu parler de vous en faisant mon marché. Mais je dois rectifier une légère erreur de votre part. Je n'ai pas signé votre article, c'est le mien ! Il était temps que ce journal prenne une autre dimension, de la profondeur et du sens critique ! Il ne faut pas confondre les ballons météo et les astéroïdes. Sous votre plume ce journal avait perdu son sens de l'investigation pour basculer dans le voyeurisme écoeurant des tabloïdes. Aujourd'hui, on passe à autre chose ! Maintenant, si ça ne vous dérange pas, je vais vous laisser, j'ai un article à écrire pour demain."

Laëtitia quitte donc le bureau en emportant avec elle toute la lumière de la pièce. Comme ces mamans lionnes, dans la jungle, qui transportent leurs petits dans leurs crocs avec délicatesse.

ANA ELLE (en colère) : "Mais Papa !! C'est ma rubrique, ça fait plus de cinq ans que je m'y consacre ! J'ai quand même mon mot à dire là-dessus, je pense !?! Si maman était encore là... !"
M. TINVAL (lui coupant sèchement la parole) : "Ta mère Nouma, paix à son âme, était une femme de valeur et de bon sens ! On a fondé ce journal ensemble et travaillé dur, jour et nuit, pour l'élever au rang auquel il est aujourd'hui ! Si elle était encore là, elle te dirait de ravaler ton orgueil et de te mettre au travail ! Parce que l'information et le plaisir du lecteur passe avant tout ! Allez, sors de mon bureau maintenant, j'ai du boulot. Et une dernière chose Ana Elle..."
ANA ELLE : "Oui papa ?"
M. TINVAL (sur un ton ferme) : "Ne m'appelle plus jamais papa devant les autres employés ! Ici, c'est Monsieur Tinval pour tout le monde !"

Ana Elle, l'amour propre fouettée jusqu'au sang par les paroles acérées de son père, quitte à son tour la pièce en la rallumant avec les foudres de sa colère. Elle lui lance un regard noir et part sur les talons de Laëtitia qui se dirige vers SON bureau.

ANA ELLE (s'adressant à Laëtitia sur un ton agressif) : "Je ne sais pas à quoi vous jouez, ma p'tite, mais ici, c'est moi qui commande !"
LAËTITIA (la langue enflammée d'ironie) : "Ah ça tombe bien puisque c'est vous qui commandez, prenez moi un décaféiné et un beignet au sucre allégé, s'il vous plaît ! J'ai pas envie de finir comme vous avec des bouées sur les hanches."
ANA ELLE (piquée au vif) : " Je préfère avoir des bouées sur les hanches qu'une bouche en forme d'aspirateur à b... !"
LAËTITIA (lui coupant la parole et pointant Adé du doigt) : "Wouaw, c'est qui celui-là ? Hmmm, Joli morceau ! Je le mangerai bien avec de la crème de banane et de la confiture de goyave !"

Adé et son collègue Jérôme se servant un soda dans le distributeur automatique de la boîte étaient justement en train de parler de la nouvelle. Adé ne l'avait pas encore vu. Mais Jérôme, lui, était déjà fan. C'est un petit bonhomme très drôle et très taquin. Pas très grand, la tête sympa du bon copain, celui à qui on dit bonjour en donnant une claque dans le dos, le regard franc, le visage rieur. Tenue décontractée : jean et basket. C'est le genre de pote avec qui on se marre bien en soirée.

Toujours partant pour raconter une blague de cul et des histoires coquines – toutes plus incroyables les unes que les autres – avec des femmes toujours somptueuses, à qui il brise le coeur parce que son amour du métier l'emporte.

ANA ELLE (jalouse et déconcertée, répond à Laëtitia) : "Euuh... lui c'est personne, c'est juste un photographe. Mais si tu cherches une proie à dévorer, vampire, je te suggère les égouts du Raizet, en dessous y'a plein à manger pour toi, c'est le genre de restaurant que tu devrais apprécier !"
LAËTITIA (ayant remarquée l'émoi d'Ana Elle, interpelle Adé) : "Bonjour, moi c'est Laëtitia, je suis la nouvelle reporter en chef !"
ANA ELLE (de plus en plus jalouse, lui coupant la parole) : "La deuxième reporter en chef, la deuxième !!"
ADÉ (avec un grand sourire, sentant la tension ambiante) : "Enchanté, moi c'est Adé, je suis un des cameramen de la boîte. Si je peux vous aider en quoi que ce soit, ça sera avec plaisir."
LAËTITIA (avec un petit sourire malicieux) : "Alors quand j'aurai besoin de clichés pour agrémenter mon article, je ferai appel à vous !"
ANA ELLE (de plus en plus irritée par les minauderies de Laëtitia) : "Désolé mais ça ne va pas être possible ! Adé est MON photographe. Il va falloir vous en trouver un autre très chère !"
LAËTITIA (prenant l'air surpris) : "Il faut savoir Ana, tu viens pourtant de me dire que c'était personne !"

Ana Elle reste bouche bée. Devant son silence coupable, Adé décide de se servir de la rivalité qu'il y a entre les deux femmes, pour donner une leçon à Ana Elle.

ADÉ (avec un grand sourire, tendant la main à Laëtitia) : "Laëtitia, c'est avec un plaisir non dissimulé que j'accepte votre proposition. Je serai heureux de travailler avec vous."
LAËTITIA (le regardant droit dans les yeux) : "Justement, j'ai quelques idées pour mon reportage de demain. On pourrait en discuter autour d'un café."
ANA ELLE (confuse et au bord de l'implosion) : "Adé puis-je vous parler en privé deux minutes, s'il vous plait !"
ADÉ (d'un ton sec et sarcastique) : "Je vais d'abord emmener Laëtitia déguster le meilleur café de l'île ! Comme vous le dites si bien Ana Elle, on en reparlera plus tard, OK ?"

Laëtitia le prend par le bras et quitte la pièce avec lui en direction de l'ascenceur, laissant Ana Elle congelée, sur place, de honte et de rancoeur.

LAËTITIA (à Adé, en lui pelotant le biceps) : "Waouh vous avez les bras durs comme du béton, Adé. Vous faîtes de l'exercice, ça se voit. J'adore les hommes qui s'entretiennent !"

Ana Elle les regardant s'éloigner explose de rage et donne un grand coup de pied dans la photocopieuse. Jérôme, au première loge dans son bureau, jonglant avec son crayon entre les doigts a vu toute la scène.

JÉRÔME (se parlant à lui même) : "Ohlala, comme j'aimerais être et ne pas être à ta place, mon salaud !"


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Suite et fin de l'épisode 6 de Massacre sur Facebook : «Rivalité».



SAINTE-ROSE, 22H00, ABRIS BUS.



Comme tous les soirs, Larry, Sylvio, Jimmy et Freddy jouaient au dominos sous l'abri bus. En se chahutant les uns les autres comme d'habitude. Sauf que cette nuit là, la partie durait plus longtemps que d'habitude parce qu'ils pariaient de l'argent. Les spliffs de ganja couraient de main en main pour essayer de rattraper les bouteilles de rhums passées juste avant. Et leurs rires gluants se collaient à la cité comme une paire de gants. Soudain s'approchant d'eux lentement – comme un lion s'approche des antilopes se désaltérant dans une mare d'eau – une berline noire aux vitres teintées vient s'arrêter, moteur ronflant, près d'eux. Leurs yeux se mirent tout de suite à genoux pour accueillir cette déesse de tôle et d'acier au charme merveilleux.

Shemshey coté passager, baisse la vitre. Il tend le bras et montre aux lascars la photo de Darky.

SHEMSHEY (poliment) : "Bonsoir messieurs, excusez-moi de vous interrompre, je ne serai pas long. Auriez-vous vu cet homme dans la cité par hasard ?"
LARRY : "Ééééh timal !!... Elle est belle ta caisse, frangin. Tu l'as payé combien ?"
FREDDY : "L'argent c'est pas un probleme pour toi, hein?"
SHEMSHEY (d'un ton calme) : "Je l'ai payé effectivement assez chère. Mais je suis assez pressé. Je vous repose donc la question : " Auriez-vous vu cet homme dans la cité ?"
JIMMY (se lève et fait le tour de la voiture) : "Tu sais ce qui me ferait plaisir, timal ? C'est de la conduire !"
SYLVIO (sort un flingue de sous son t-shirt) : "Allez descendez de la caisse, les mecs. Dépéchez-vous. Moi et mes potes, on a envie de faire une petite ballade en berline. Pas vrai, les mecs ? Hahahaha"

À ce moment précis, Kévin l'acolyte de Shemshey, assis coté chauffeur, descend de la voiture arme à la main. Il porte un uniforme de chauffeur, le costard noir et la casquette. Il tire deux balles et tue Sylvio et Jimmy net, d'une balle en pleine tête. Shemshey à son tour loge une balle dans le dos de Freddy qui s'enfuyait en courant. Larry lui, lève les bras en l'air et se met à pleurer.

SHEMSHEY (lui posant le canon encore chaud sur le front) : "Dois-je vous reposer la question ?"
LARRY (s'étant carrément chié dessus) : "Il est chez une dénommée Gaëlle, bâtiment "A" dernier étage. Je vous en supplie ne me tuez pas !"

Il n'eut pas le temps d'entendre la réponse. La communication via l'enfer passe trop mal.

Pendant ce temps dans la chambre de Bianca, Darky allume l'ordinateur. À peine connecté, il reçoit un nouveau message du Justicier de Facebook disant : "ILS SAVENT OÙ TU ES. VA T'EN IMMÉDIATEMENT !!!"

DARKY (paniqué) : "Gaëlle prend quelques affaires faut qu'on s'en aille !"
GAËLLE (surprise) : "Comment ça faut qu'on s'en aille !?! Pour aller où !?!"

Soudain on frappe à la porte. Darky dit à Gaëlle de ne pas ouvrir. Mais c'est monsieur Vanoukia, le vieillard d'à coté, il dit avoir besoin d'aide, qu'il a une attaque. Elle regarde par le judas et elle le voit mal en point. N'écoutant que son grand coeur elle ouvre la porte.

GAËLLE (inquiète, ouvrant la porte) : "Ça va aller Andy ?"

Elle eut pour seule réponse une détonation de calibre neuf millimètres. C'est un alphabet qu'elle ne devait sûrement pas connaître. Puisqu'elle s'écroula sur le sol avec une balle dans la tête.

DARKY (fou de rage) : "Noooooooon ! Pourquoi elle ?!!"

Caché derrière le vieux monsieur, Kévin avait tué Gaëlle de sang froid. Totalement impuissant devant ce meurtre horrible, Darky regarde Gaëlle une dernière fois, grave son image dans sa mémoire, saute par la fenêtre et s'enfuit par l'escalier de sécurité.

SHEMSHEY (s'adressant à Kévin) : " Mais qu'est-ce que t'attends ? Pars à sa poursuite !"

Kévin s'engouffre par la fenêtre et prend aussi l'escalier de sécurité.

ANDY (en pleurs, à genoux devant le corps de Gaëlle) : "Oh ma petite Gaëlle !! Salopard, vous m'aviez dit que vous ne lui feriez pas de mal !"
SHEMSHEY (tirant une balle dans la nuque de Andy) : "Eh ben, on a menti. Bonne nuit papi !"




FIN DU 6ème ÉPISODE.




Dans cet épisode :

Fugitif Shemshey, Pascale Désirée Pascale, Bianca Caroline, Ana Elle, Jihel Tinval, Nouma Benassi, Jérôme Patrick, Larry Géromégnace, Silvio Gatibelza, Freddy Eustache, Jimmy Maj Trafyk Jabbour, Adéola Bambé, Kevin Arnaud, Gaëlle Gimer, Laetitia Dubroeucq.

 


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© Homines Nocturni Entertainment - Mars 2009.