HAMBURG, 22H00, DEMEURE DU MAÎTRE.
Assis, confortablement, dans un fauteuil en cuir noir face à un écran géant, le maître se préparait à la visio-conférence avec les autres chefs des Homines Nocturni présent dans les plus grandes capitales du monde. Son corps est plongé dans la pénombre et la caméra est dirigée vers lui de façon à ce qu'on ne voit que sa bouche quand il parle. Il appuie sur un bouton encastré dans l'accoudoir de son siège et l'écran se sépare en huit cadres. En Inde, dans son palais de Jaipur, «la ville rose», Olivia est la première à se connecter. Elle porte un sari rouge et or de princesse, un bindi au milieu du front et ses long cheveux noirs s'embrassent les uns les autres pour former une longue natte.
Pour voir la traduction française des passages soulignés ainsi, survolez-les avec votre souris.
ATTENTION !!!
Certaines scènes décrites dans cet épisode peuvent heurter la sensibilité des âmes sensibles comme des plus jeunes.

OLIVIA (depuis l'Inde) : "Shukria Maître."
Francesca est la deuxième à se connecter. Elle est dans un des bureaux du Kremlin en Russie. Elle a les cheveux blonds avec des reflets roux comme un crépuscule à l'horizon. Le regard bleu et perçant comme une lame baignée dans les laves glaciales de la séduction. À travers la fenêtre, derrière son dos, on voit la neige tomber comme si le ciel crachait des larmes de coton.
FRANCESCA (depuis la Russie) : "Zdravstvouytié."
Un troisième écran s'allume et c'est Nicolas le français qui apparait. Il est à Paris dans son bureau au dernier étage de la tour Montparnasse. Il porte un costard cravate marron avec des rayures blanches. Il a le regard grave en perpétuel lutte contre son sourire charmant.
NICOLAS (depuis la France) : "Bonsoir mesdames, vous êtes toujours aussi ravissantes. Maître, je vous salue."
Dans son luxueux appartement à Hong Kong, sabres accrochés aux murs, masques de dragons et statuettes de jade. Chindéko, le chinois, porte un trois pièces sombre, élégant et sobre et des lunettes de vue dorées. En arrière-plan, on peut voir le drapeau national rouge agenouillé devant cinq étoiles d'or.
CHINDÉKO (depuis la Chine, avec ironie) : "Ni aho. Nicolas, toujours aussi séducteur, le charme français je suppose..."
Représentant la branche américaine, Marc Boye se place dans le cinquième écran. Il est sénateur républicain et parle depuis son bureau. Un portrait de Abraham Lincoln accroché au mur et une copie de la constitution mise sous verre. Il fume un cigare cubain.
MARC BOYE (depuis Washington) : "Good morning or good evening everybody !"
Le sixième membre et non le moindre. Le prince Abou Boukaka pour les émirats arabe se connecte. Il porte une barbe noire épaisse comme les rêves d'un prisonnier, un tobe et un goutrah blancs sur la tête attaché par un egaal noir.
ABOU BOUKAKA (depuis les Émirats arabes) : "Salam Alékoum, je vois que tout le monde est présent !"
Claude le septième et très attendu membre de l'union africaine est le dernier à se connecter. Les autres membres sont ravis par sa présence. Il porte un faké-hi bleu marine brodé de fil d'or et un gblo-fan bleu sur la tête. Dans son bureau des têtes de lions et des cornes d'antilopes trônent fièrement sur les murs. Les accoudoirs de son fauteuil sont des défenses d'éléphant.
CLAUDE (depuis l'Afrique) : "Akwaba, chers compagnons !"
Une fois tout le monde réuni. Le maître prend la parole. Dans leurs postes respectifs les autres membres se voient les uns les autres et voient sa silhouette au centre de leur écran.
LE MAÎTRE (d'un ton calme et impérieux) : "Mes amis, nous sommes les décideurs de la planète. Nous influençons l'économie, la politique, les courants religieux, l'humanité toute entière et tout ce qui vit et respire dans cette atmosphère. Mais à quoi nous servent toutes ces richesses et ces pouvoirs matériels prisonniers dans nos corps d'homme voués à la putréfaction et à la poussière ? Je vous avais promis la puissance et l'immortalité, je tiendrai parole. À la prochaine cérémonie des masques d'or, nous serons sacrés définitivement les maîtres de cet univers de terre, de sang, d'eau, d'air et de chair pour nous élever au rang des Dieux."
Les autres membres connectés accueillent tous la nouvelle avec enthousiasme. Ils manifestent leur contentement par des applaudissements. Ils applaudissent tous sauf Chindéko, le chinois.
CHINDÉKO (depuis la Chine) : "Excusez-moi de troubler votre plaisir mais moi j'ai d'autres informations plus inquiétantes." OLIVIA (depuis l'lnde) : "De quoi parlez-vous Chindéko ?" FRANCESCA (depuis la Russie) : "Oui, de quoi parlez-vous ?"
Le sultan arabe Abu Boukaka et le sénateur Marc Boye se redressent sur leur siège et écoutent attentivement la réponse de Chindéko. Le maître, lui, ne montre aucune émotion sur son visage.
CHINDÉKO (depuis la Chine) : "Vous avez oublié de nous dire que le prototype s'était échappé. Que plusieurs de nos hommes ont été tués. Et que par dessus tout Darky est introuvable. Vous semblez persuadé que ce chanteur de rap créole fasse partie de notre destinée. Je reste convaincu que cet homme n'est pas celui dont parle nos textes sacrés. Je cite : «À la neuvième année du dixième mois du troisième millénaire, un homme vomi par les ombres, fouetté par la lumière amènera sur la Terre le réconfort pour les faibles et la désolation pour les méchants. Un homme de la nuit, un Homines Nocturni cherchant la lueur d'espoir au bout du tunnel de la vie. Huit hommes venus au monde dans l'esprit de vaincre et de dominer prépareront son arrivée. Chacun de ses mots et de ses paroles seront des coups d'épée parce qu'il connait le langage pour parler aux ombres et aux éclairs déchaînés». J'ai bien observé celui que vous décrivez comme étant notre guide et je ne vois pas en quoi chanter «Mi la sa ka bay» peut faire de lui le général de notre armée !"
NICOLAS (depuis le France) : "C'est vrai ce qu'il dit !" FRANCESCA (depuis la Russie) : "D'autant plus que tout ces morts commencent à attirer l'attention sur nous." OLIVIA (depuis l'Inde) : "Notre confrérie est puissante parce qu'elle vit dans le sceau du secret depuis des millénaires. Tout ce désordre pourrait nous être fâcheux." CLAUDE (depuis l'Afrique) : "Si la police et les médias commencent à s'en mêler, c'est mauvais signe !" ABOU BOUKAKA (depuis les Émirats arabes) : "Je ne suis pas d'accord, ces derniers textes comme «La nuit est à nous» ou «L'île des morts vivants» montrent une profondeur d'âme insondable comme l'océan !" LE MAÎTRE : "N'ayez crainte, mes amis, tout se passe exactement selon mon plan." CHINDÉKO (depuis la Chine) : "Je tiens quand même à vous envoyer un de mes hommes sur le terrain, Maître. Il s'appelle «Ninjah Shaolin», il est discret comme le clignement d'oeil d'une fourmi et tout acquis à notre cause." LE MAÎTRE : "Si cela convient aux autres membres, ça ne me dérange pas. Sur ce mesdames, messieurs, je vous donne rendez-vous en Guadeloupe pour la soirée de Gala."
Il appuie sur le bouton encastré dans l'accoudoir de son siège et les écrans s'éteignent les uns après les autres en fermant leurs yeux de lumière comme pour aller dormir.
RETOUR EN ARRIÈRE, VENDREDI 27 FÉVRIER, SAINTE--ROSE, 3H00 DU MAT.
En s'enfuyant de chez Gaëlle, Darky avait eu la présence d'esprit de prendre ses clés de voiture. Il avait descendu l'escalier de sécurité en trombe comme si il avait dix jambes et vingt pieds dans les mêmes chaussures. Il était maintenant dans le parking de la cité. Le porte clé portait le logo Citröen mais il y en avait plusieurs, impossible de savoir laquelle. Pendant ce temps, Kevin et Shemshey se rapprochaient dangereusement. Heureusement, c'était un système à ouverture centralisé. Il appuie sur le signe «déverrouiller» de la clé et la bonne voiture clignote enfin. Kevin lui hurle en courant de s'arrêter, qu'ils veulent juste lui parler. Mais Darky démarre la voiture de Gaëlle et leur fonce dessus. Shemshey à juste le temps de plonger sur Kevin pour lui éviter le choc. Dans sa fuite Darky heurte le 4x4 d'un habitant du quartier, l'alarme se déclenche et Patrice, le bonhomme, sort ulcéré.
PATRICE (hors de lui) : "Vous avez rayé la peinture de ma voiture, vous allez me rembourser l'éraflure, vous entendez ?" KEVIN (lui tirant une balle dans la tête) : "Tiens, la monnaie cette année c'est le plomb, gardes tout." SHEMSHEY : "Kounya Manman sa ! Putain de merde, on l'a encore laissé filer !"
Darky a l'adrénaline qui lui dévore les veines, il n'a jamais eu aussi peur de sa vie, ni aussi mal. Il avait le coeur brisé en mille morceaux et la douleur jouait au puzzle avec. Son coeur battait de plus en plus fort comme si son sang jouait de la batterie. Il appuie à fond sur l'accélérateur comme quand on enfonce la tête d'un chiot dans l'eau pour le noyer. L'asphalte courait encore plus vite que la voiture et les phares étaient exténués. Darky revoyait les images de Gaëlle assassinée, de Adeans carbonisé, les balles qui sifflaient. Son pouls s'accélérait, il avait de plus en plus de mal à respirer. La sueur s'essuyait les pieds sur ses yeux et la paranoïa le suivait. Les conducteurs, les passants, tous des traîtres qui voulaient le tuer. Soudain, des flashs et des images horribles commencèrent à assaillir son esprit, il voyait des membres arrachés, un homme éventré, un autre avec un chandelier planté dans la bouche. C'était une vision insupportable, il avait beau se taper la tête avec les mains, ce cauchemar éveillé ne s'arrêtait pas. Il voyait tout de manière subjective comme s'il était un autre. Jusqu'à cette vision atroce où il se voit faire l'amour à une femme, assise sur un lavabo, à la tenue sombre et maquillée de noir. Il ne sait pas où il est. Mais il a du mal à respirer, du mal à réfléchir. Il se fait klaxonner et évite une voiture de justesse. L'espace d'un instant ça le ramène à la réalité. Mais le trouble est trop fort et il replonge dans les hallucinations. Cela tourne à la boucherie morbide quand il enfonce ses doigts dans les yeux de la jeune femme et lui arrache la tête. Il y a un miroir face à lui, il se regarde dedans mais c'est quelqu'un d'autre. Il perd connaissance, quitte la route et fonce dans un poteau électrique.
Ne zappez pas mes amis, on se retrouve après une page de pub ô combien désaltérante :

Darkman Auteur, acteur, écrivain à ses heures. Venez explorer l'univers déroutant de ce jeune artiste guadeloupéen ! www.myspace.com/darkman971Ce qui se fait de mieux en ce moment !
Suite de l'épisode 9 de Massacre sur Facebook : «Les Homines Nocturni».
Pendant que Régine dinaît chez son père, David en a profité pour fouiller son appartement à la recherche des photos envoyées par Joëlle. Il insère une clé USB avec un virus dans la tour et détruit toutes les informations de son ordinateur. Il est sur le point de s'en aller quand Stéphanie la femme de ménage entre sans frapper. Elle porte dans ses bras une pile de draps et deux oreillers qui lui cachent la vue. David se cache de justesse derrière la porte, son arme à la main, au cas où, mais en pensant l'épargner. La jeune femme voyant le bordel dans la pièce, sous le coup de la surprise, lâche le linge de maison. Elle sort un téléphone portable de sa blouse et compose un numéro. David se dit que c'était la merde et qu'elle allait sûrement appeler la police.
STÉPHANIE (au téléphone) : "J'arrive trop tard ! Ils sont passés avant nous !"
Sur ces quelques mots, la jeune femme raccroche et s'apprête à sortir. David sort de sa cachette, arrive par derrière, lui donne un coup de crosse et la fait tomber. Une fois au sol, pour l'empêcher de bouger il pose son pied sur ses cheveux et plaque son arme sur sa tempe. Elle continue de se débattre, il lui arrache son chemisier, elle a un tatouage «H.N» sur le sein gauche. Il en était sûr, elle faisait partie des «Homines Nocturni».
DAVID (d'un ton menaçant) : "Où est Régine ? Que lui voulez-vous ?" STÉPHANIE (le défiant du regard) : "Notre existence doit restée secrète, alors on veux s'assurer qu'elle reste muette ! Tout comme vous !" DAVID : "Nous n'avons pas le même but, ni les mêmes desseins pour l'humanité ! Où est-elle en ce moment, vipère ?" STÉPHANIE (en riant aux éclats) : "Même si je vous le disais, il est trop tard ! C'est sa dernière journée sur terre !"
À ces mots, David ramasse un oreiller par terre, le lui pose sur la tête et tire deux balles à travers. Les plumes s'envolent dans la chambre heureuses d'être enfin libérées de leurs prison de fils et de coton.
RETOUR EN ARRIÈRE LUNDI 2 MARS, 6H00, DANS UN LOCAL À POUBELLE ABANDONNÉ D'UNE CITÉ DE LA JAILLE.
Le prototype avait erré toute la nuit. Dans cette boîte gothique, il croyait avoir trouvé une famille, des gens comme lui, mais tout cela n'était que comédie et mascarade. Il avait une fois de plus été le monstre de foire d'un cirque abominable. Il était enragé comme il ne l'avait jamais été. Tout ces mensonges, toutes ces trahisons, ce sentiment d'abandon étaient un poison insupportable. Dans la pénombre du local à poubelle vide et puant, ses yeux rouges éteints en voulaient à la nuit de l'avoir abandonnée. Soudain, une nouvelle série de flashs et d'images vinrent lui balafrer l'esprit. Drogue de la haine, illusion de la colère ou magie des remords ? Même l'écho ne saurait quoi dire. Il se voyait dans une voiture conduire vite, sa peur et son envie de vengeance étaient l'essence qui faisait tourner le moteur. Il était poursuivi par je ne sais qui, je ne sais quoi. Il jette un regard bref dans le rétroviseur pour voir qui est à ses trousses mais dans le reflet ce n'est pas lui, c'est quelqu'un d'autre. Dans sa vision l'instant d'après, la voiture qu'il conduisait s'écrase...
FIN DU 9ème ÉPISODE.
Dans cet épisode :
Patrice Abaul, Stéphanie Annicette, David Datil, Kevin Arnaud, Fugitf Shemshey, Francesca Petit, Garry Boukaka, Claude Rivier, Nicolas Leydier, Marc Boye, Olivia Losbar, Grégory Chindéko, Régine Hierso, Ninjah Shaolin, Joëlle Hierso.
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© Homines Nocturni Entertainment - Mars 2009.
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