Épisode 5 : " Les larmes d'un géant "
Saison 1
Écrit par Darky Day   


DANS L'ÉPISODE PRÉCÉDENT :


Darky s'enfuit de justesse à travers bois pour échapper à Mozar. Loïc, un paysan qui passait par là, en camionnette, lui donna un «stop» jusqu'à Sainte-Rose. Là bas, Darky espérait que Gaëlle, l'une de ses ex, puisse l'aider. L'inspecteur Dombré, lui, partit à la poursuite de Kristofer mais ne pu l'empêcher de se tuer accidentellement : heurté par une voiture. Il était l'assassin présumé de la belle Isabelle. Géraldine, quand à elle, reprenait peu à peu connaissance après l'explosion de la voiture, elle avait une jambe cassée. Mozar lui empêcha de ramasser son arme en lui écrasant la main avec son pied.

ATTENTION !!!

Certaines scènes décrites dans cet épisode peuvent heurter la sensibilité des âmes sensibles comme des plus jeunes.

 

 

QUELQUE PART À SAINT-FRANÇOIS, POINTE DES CHÂTEAUX...

LEVER DU SOLEIL.



Bercée tendrement par la douceur des oreillers en soie, à demi nue sous les draps, Géraldine se réveillait doucement en s'étirant lascivement dans un lit immense, comme un chat. La chambre était bien aérée, le vent poussait les rideaux avec délicatesse et laissait entrevoir la mer à perte de vue sur des kilomètres. Un rayon de soleil plus malin que tous les autres avait escaladé la fenêtre pour venir lui dire : «je t'aime» et lui caresser la tête.
La chambre, elle, était décorée avec luxe et goût : objets d'art, matières nobles et tableaux du XIIIème siècle.

Ses fleurs préférées, des hibiscus blancs, trônaient fièrement dans un vase en argent posé sur une table en verre transparent. Où était-elle donc ? En essayant de se lever, une douleur à la jambe lui rappela son accident. La voiture en flamme et la mort d'Adeans dans les tourments. Il fallait qu'elle trouve ses vêtements, qu'elle s'habille et s'en aille de là, immédiatement. Elle avait une mission et se devait de retrouver Darky rapidement. Elle en était sûre, il était encore vivant. Le drap enroulé autour des hanches, elle commença à chercher ses habits quand soudain Mozar fit irruption dans la chambre. Il portait un plateau en argent sur lequel il y avait du café, du lait écrémé, du jus d'orange, des oeufs aux plats avec de l'estragon et de la coriandre.

MOZAR (à Géraldine) : "Tu ne vas tout de même pas t'en aller sans avoir pris ton petit déjeuner ?"
GÉRALDINE (s'asseyant à table) : "Alors, garçon, pour moi ça sera un croissant et..."
MOZAR : "...deux sucres dans ton café. Jamais de lait, je sais. Je n'ai pas oublié."
GÉRALDINE (trempant son croissant dans son café) : "Je vois avec enchantement que tu ne m'as pas tué. Quand je serais partie d'ici, je n'oublierai pas de te faire parvenir une carte et un joli présent."
MOZAR (lui servant un verre de jus d'orange) : "Ah mais je te rassure tout de suite tu vas mourir, aujourd'hui. Mais je ne tue jamais personne avant d'avoir pris mon chocolat au lait avec un «sik a coco». C'est sacré !"
GÉRALDINE (laissant glisser le drap, le long de ses jambes) : "Alors faisons en sorte que ce petit déjeuner dure très très longtemps."

Elle s'approche de lui et l'embrasse à pleine bouche. Mozar la tire par les cheveux violemment, plonge son regard noir dans ses jolis yeux verts et la jette comme un fétu de rose sur la couche. Il enlève sa chemise – laissant apparaître un tatouage "HOMINES NOCTURNI" – puis va la rejoindre dans le lit.


PENDANT CE TEMPS À SAINTE-ROSE.



L'ascenseur ne fonctionnant pas, Darky emprunta les escaliers du batiment "A". Gaëlle habitait au dernier étage. Ils s'étaient rencontrés au lycée pendant leur jeune âge. Elle adorait la peinture, les dauphins, les papillons et la nature. Lui préférait la musique, les filles, les sensations fortes, les filles, la musique, les filles, la musique et l'aventure. Ils s'aimaient passionnément comme deux oiseaux prisonniers dans la même cage. Les aléas de la vie leur tournant autour, comme les éclairs tournent autour de l'orage. Ils étaient restés quatre ans ensemble et à l'époque parlaient même de mariage. Jusqu'au jour où il y eut ce fameux dérapage. Absorbé dans ses pensées, Darky se tenait maintenant devant la porte d'entrée de chez Gaëlle. Apparement elle avait encore de la rancoeur et de l'amertume en elle. Les retrouvailles allaient sûrement se fêter dans les sourires forcés, les larmes glacées et les étincelles.

DARKY (frappant à la porte) : "Gaëlle ouvre, c'est Darky !"
GAËLLE (derrière la porte) : "Qu'est-ce que tu me veux ?"
DARKY : "Poupoune, je suis dans la merde ! Des mecs essaient de me tuer ! Je ne sais plus où aller, j'ai besoin d'aide !"
GAËLLE (ouvre la porte violemment et lui donne une gifle) : "Je te trouve plutôt culotté ! Tu reviens dix ans plus tard comme si de rien n'était, la bouche enfarinée et tu me demandes de t'aider ?!! Je cites : «Je reviens tout de suite, je vais acheter un bokit chez Yannick le magnifique.» Ça ne te rappelles rien ça ?!!"

Alerté par le vacarme dans l'escalier, Andy un vieux monsieur d'au moins une centaine d'années, tout ridé, tout recourbé, les cheveux gris, la voix enraillé, en pyjama rouge rayé, sortit avec sa canne sur le palier.

ANDY (la voix chevrotante) : "Ça va, ma petite Gaëlle ? Ce petit voyou t'embête ? Tu veux que je lui donne une correction avec ma baguette ?"
DARKY (se frottant la joue) : "Écoutes moi, père Fouras ou papy quénette, peu importe comment tu t'appelles. Pour commencer je ne suis pas un voyou et je n'embête pas Gaëlle. Je suis son ex et je veux juste avoir une discussion amicale avec elle."
ANDY (commençant à le frapper avec sa canne) : "Quoi ?! C'est toi le petit sacripan qui l'a abandonnée alors qu'elle attendait un enfant ? Tu vas goûter de ma baguette, saperlipopette ! Tiens, prends ça !"
DARKY (le repoussant en posant une main sur sa tête) : "Aïe, aïe mais calme toi papy ravèt. Je t'en prie Gaëlle, dis lui d'arrêter et laisse moi rentrer qu'on parle tranquillement, en tête à tête."
GAËLLE (avec un sourire non dissimulé, le raccompagnant à sa porte) : "Allez, ça suffit monsieur Vanoukia. Il vous faut rentrer maintenant ce n'est rien je m'en charge."
ANDY (pestant contre Darky) : "D'accord ma toute belle mais s'il y' a un problème, tu m'appelles. Ma baguette et moi, on se fera un plaisir de lui botter son p'tit bonda s'il te harcèle !"

GAËLLE (à Darky) : Allez rentre !"
DARKY (offusqué, une fois à l'intérieur) : "Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à me dire que je t'ai abandonné avec un enfant !?!"



BAIE-MAHAULT, 3H DU MAT'... 2 JOURS PLUS TÔT.



Kristofer et Isabelle s'étaient disputés assez violemment. Les mots avaient été durs. Elle avait perdu un ami fidèle qui croyait en elle et un «tèbè» chez qui elle pouvait consulter ses mails. La jeune femme accroupie au sol était en pleurs, inconsolable. Et tentait de ramasser, dans le noir, les différentes pièces cassées et éparpillées de son portable. Axel, son petit ami, étant par la force des choses sur répondeur, devait se faire un sang de tous les diables. Heureusement un inconnu, tout de noir vêtu, capuche sur la tête, passait par là. Il était très grand et sa silhouette semblait être taillée dans la tristesse que vomissent les larmes des géants.

ISABELLE (en larme, se mettant en travers de sa route) : "Monsieur est-ce que vous auriez des unités, s'il vous plait ? Mon portable s'est cassé."

L'inconnu fait un pas de coté pour l'éviter et continue son chemin sans lui parler. La capuche enfoncée jusqu'aux yeux, la tête baissée.

ISABELLE (se remettant en travers de sa route, insistante) : "S'il vous plaît monsieur, je voudrais juste passer un coup de fil à mon ami Axel pour le rassurer afin qu'il ait l'esprit tranquille !"

L'inconnu immobile face à elle relève lentement la tête et laissant apparaitre ses traits.

ISABELLE (ne pouvant réprimer un cri de terreur) : "Oh mon Dieu, votre visage !! Vous allez bien monsieur ?!"

L'inconnu l'attrape par les cheveux et la projette contre un mur de la ruelle. La jeune femme tombe à moitié inconsciente et rampe par terre.

ISABELLE (la voix tremblotante, morte de peur) : "Je vous en supplie, laissez-moi !"

L'inconnu se baisse, attrape la malheureuse par le cou, ramasse son téléphone portable et le lui plante dans la gorge. La pleine lune, seule témoin de cette tragédie ignoble ferme les yeux et part se cacher immédiatement derrière un nuage, de peur que le diable l'interroge. L'inconnu lui remet sa capuche jusqu'au yeux et s'en va dans la nuit, comme un artiste à la fin du spectacle retourne à sa loge.



Une petite page de pub et on se retrouve juste après :

Retrouvez l'univers musical de Darkman sur www.myspace.com/darkman971
Double-album en préparation. Sortie prévue en 2009 !
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Retour à l'épisode 5 de Massacre sur Facebook : «Les larmes d'un géant».


Le prototype déambulait dans les ruelles de Baie-Mahault avec la peau encore toute hérissée par l'excitation du meurtre qu'il venait de commettre. Isabelle, cette jeune femme aussi pleurnicheuse que bavarde s'était retrouvée malencontreusement sur sa route sinueuse et macabre avant de s'écraser comme un insecte sur le pare brise de sa rage, de sa colère aveugle et malade.

Ses pas l'avait amené, en tenant son ombre par la main, jusqu'à la devanture d'un magasin de hi-fi. À travers la vitre on pouvait voir des machines à laver dernier cri, des téléphones bluetooth et des ordinateurs wifi. De magnifiques écrans géants rediffusaient en boucle un film d'époque gloque et extrême : «Le Monstre de Frankenstein». Le prototype arriva à la scène où le Docteur Frankenstein délivre le courant à travers le corps recousu et sans vie du monstre. Celui ci prit de spasme et de convulsion, ouvre les yeux et bouge avec difficulté son corps mou et froid créé à partir de plusieurs cadavres. Et le docteur de crier : "He's alive !! He's alive !!"

LE PROTOTYPE (caressant la vitre du magasin, d'une voix émue et rauque) : "Pauvre animal blessé, toi aussi tu es un prototype."


Exxòs, lui, avait fini très tard, ce soir là, pour cause d'inventaire. Le magasin avait reçu de nouvelles gazinières et des modèles récents de frigidaires qui servent de l'eau fraiche ou de la glace pilée dans ton verre. Il avait les locks attachés vers l'arrière, la casquette de l'établissement et son uniforme vert. En fermant la devanture de la boutique, il remarqua la présence du prototype qui regardait la télé d'un air triste et amer.

EXXÒS (s'adressant au prototype) : Sacré film, hein mec ? Ça m'avait foutu les chocottes quand j'étais petit. Si tu repasses demain à la boutique, je l'ai en DVD. Pas de problème, j'te fais un prix !".
LE PROTOTYPE (ne quittant pas l'écran des yeux) : "Où est-il ?"
EXXÒS (ne comprenant pas la question) : "Comment ça, où est-il !?!"
LE PROTOTYPE (se retourne dans sa direction, l'attrape par le col et le soulève du sol) : "Où est-il ? Où est le monstre de Frankenstein ? Où est le Docteur Frankenstein ?"
EXXÒS (se pissant dessus) : "Mais tu débloques à fond mec !! C'est un film, ce sont des personnages de cinéma. Les monstres comme ça n'existent pas !"
LE PROTOTYPE (plongeant ses yeux rouges dans le regard terrifié d'Exxos) : "Ah oui et moi je suis quoi ?"

En disant cela il le projette à travers la vitre du magasin. Exxòs finit la tête encastrée dans un écran de télé plasma cristallin. Il mourut sur le coup électrocuté comme une tranche de pain. L'alarme se mit à hurler et à clignoter de toutes ses forces pour qu'on vienne le secourir. Mais quand la police arriva, le prototype était loin et il flottait dans l'air une étrange odeur d'homme rôti, qu'on avait trop laissé frire.


Joëlle adore travailler tard, elle a l'impression que c'est seulement quand la nuit à étalé son drap sombre sur la ville que les morts parlent. Les tatouages bizarres de cet homme l'intriguant au plus haut point. Elle décida d'appeler son amie Régine chercheur et professeur d'Histoire à la faculté de Fouillole. Elles avaient fait leurs études ensembles et avaient fait connaissance à un cours de créole. Dans son appartement mal rangé de Sainte-Anne, des cahiers raturés, des souvenirs de voyages et des livres d'Histoire, un peu partout, jonchaient sur la table. Régine, elle, assise à son bureau, dans ce décor digne de Jules Verne, ricanait toute seule en corrigeant les copies de ses premières années bêtes comme des ânes. La sonnerie du téléphone l'a tira de sa copie alors qu'elle riait aux larmes.

JOËLLE (d'un ton amusé) : "Allô bonsoir, pourrais-je parler au professeur Hierso ?"
RÉGINE (sur le même ton) : "Ça dépend qui la demande ? Si c'est encore pour me vendre une encyclopédie sur les salamandres, je vous le dis tout de suite vous risquez de finir à la morgue découpée en petites tranches comme un bout de viande."
JOËLLE (morte de rire) : "Ça tombe bien, je travaille à la morgue, hihi ! Tu vas bien ma chérie ? Ou kouyon tou bolman ou sav ?"
RÉGINE (elle aussi morte de rire) : "Oui Jojo ça va bien ma fille, je suis en train de corriger le devoir d'Histoire d'un dénommé Marc qui veut être archéologue comme Indiana Jones, plus tard. Tiens écoute celle là ! À la question «citez un grand homme de religion, il répond : le pape Ibo Simon» !"
JOËLLE (qui éclate de rire) : "Putain ! Oh le con !! Ma fille, si j'avais su que tu me ferais rire autant. Je t'aurais déjà appelé depuis longtemps. Mais plus sérieusement, je voudrais que tu te penches sur un cas que tu trouveras, je n'en doute point, très intéressant ! "
RÉGINE (intriguée) : " Je t'écoutes dis-m'en plus !"
JOËLLE : "Il s'agit d'un tatouage et d'une inscription trouvés sur le corps d'un de mes patients. Un soleil en forme de tête avec des dents de vampires, ses rayons lui retombent sur le visage comme des locks. Il tient dans ses bras un croissant de lune au corps de femme qu'il mord à pleine dent. C'est accompagné des termes : «Homines Nocturni». Ça te dit quelque chose ?"
RÉGINE : "Wouaw, ça doit être jolie en tout cas. Mais non, là comme ça, ça ne me dit... allô ??... Joëlle ? allôôô ?!"

Soudain dans les couloirs vides de la morgue, Joëlle ne parlait plus au téléphone. Elle avait entendue un bruit de pas et une porte grincée et restait là, le combiné dans la main crispée.

JOËLLE (d'un ton peu rassuré) : "Il y a quelqu'un ?"

Soudain un plateau avec un cervelet tombe sur le sol. Deux cafards filent se cacher sous l'encablure d'une porte. Joëlle pousse un cri et sursaute.

RÉGINE (angoissée) : "Joëlle qu'est-ce qui se passe ?"
JOËLLE (se moquant d'elle même) : "Hihihi plus de peur que de mal, c'est juste une bande de joyeux cafards qui étaient venus se régaler dans un reste de moelle. Bon, je t'envoies le scan des tatouages par mail. Tu regardes et tu me donnes tes conclusions, c'est pour une enquête."
RÉGINE : "OK pas de problème, je te rappelle."

Après avoir raccrochée, Joëlle décida de faire un peu de ménage, quand elle entendit dans la chambre froide une porte grincer de plus belle. Elle se dit qu'elle ne l'avait pas bien refermée. Au moment où elle pose sa main sur la poignée, David un homme armée surgit derrière elle et lui met deux balles dans la tête. Il traîne son corps jusqu'à la chambre froide, la referme et baisse la température au maximum du thermomètre. Puis il va sur son écran d'ordinateur pour tenter d'interrompre l'envoi du mail. Il porte un long manteau fermé jusqu'au cou et des gants noirs. La lumière de l'ordinateur se reflétait avec dégout dans sa moitié de regard. Il avait un œil crevé, l'autre rempli de hargne.

DAVID (au téléphone, parlant à une femme énigmatique) : "Je suis arrivé trop tard, Madame. Elle a envoyé les photos du tatouage de Stanley à une dénommée Régine Hierso professeur d'Histoire à la faculté de Fouillole."
FEMME MYSTÉRIEUSE (juste avant de raccrocher) : "Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire, très cher!"




FIN DU 5ème ÉPISODE.




Dans cet épisode :

Andy Vanoukia, Exxòs Mètkakola, Marc Bergame, David Datil, Régine Hierso, Joëlle Hierso, Isabelle Urgin, Axel Couchi, Olivier Mozar, Lanteri Géraldine, Jean-Marc Thibaudier, Steeve Calvo, Kristofer Vainqueur, Gaëlle Gimer, Willo Adeans.


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© Homines Nocturni Entertainment - Mars 2009.